Quand on débute un jardin en permaculture, on peut commencer à partir de rien pour rester complétement autonome, ou au contraire on peut puiser dans l’immense manne que représente les déchets des entreprises, artisans et collectivités. Apprenez avec mes deux invités expérimentés sur ces sujets comment trouver matière organique, pots, réservoirs d’eau, palettes..
Correctif : contrairement à ce qui a été dit au début de l’interview, les alcaloïdes ne sont à notre connaissance pas utilisés pour le traitement des cartons ni dans les colles pour les meubles en kit. Il s’agit d’une confusion avec le formaldéhyde.
Une série de photos commentées de la visite du terrain de Pierre1911 est disponible sur la page Facebook de Julien Thomas :
Devenez cocréateur de votre réalité avec la permaculture, plutôt qu’un simple consommateur.
Toutes les bonnes idées finissent diluées, inoffensives et plus ou moins inutiles quand elles arrivent finalement à atteindre le grand public. Essayons de faire en sorte que ce ne soit pas le cas pour la permaculture.
Cet épisode aurait du sortir avant la longue série des PermaAudio 2. Les Patterns.
Cet épisode est l’entretien de préparation en vue d’enregistrer l’épisode 13. Nous avons rapidement abordé des sujets techniques intéressants, et nous avons décidé de publier cet échange comme un épisode hors série.
Aujourd’hui je vous propose une interview de Pierre Oliver Henry, qui s’est installé cette année comme producteur de fruits et légumes bio en Bretagne prêt de Saint-Malo. Pierre Olivier prépare également le lancement de sa pépinière, courant 2019, et partage avec nous son expertise de la multiplication végétative des arbres fruitiers. Nous nous avons parlé plus particulièrement du greffage, et de ses avantages pour la production de jeunes arbres fruitiers.
Nous avons évoqué également la santé des sols et leur régénération, ainsi que quelques applications exotiques du greffage, tel qu’accélérer la mise à fruit d’arbres issus de semis pour la recherche de nouvelles variétés.
Pierre Olivier souhaite faire passer le message que les permaculteurs, et notamment ceux qui s’intéressent à la conservation de variétés anciennes et à la création de nouvelles variétés fruitières, doivent s’organiser en réseau pour partager du matériel végétal et des savoirs-faire.
Cet épisode est la deuxième partie de l’interview de Julien Thomas. Dans cette deuxième partie, nous parlons de méthodes de dépollution en utilisant les plantes, les champignons et la vie du sol en général. Julien Thomas a acquis une expertise sur ce sujet après avoir travaillé sur des projets de construction et d’aménagement, qui l’ont amené à constater les limitations de l’approche classique à ce problème. Cette approche classique consiste à remplacer une couche de terre polluée par une terre végétale propre, en déplaçant des grandes quantités de terre polluée vers des déchetteries spécialisées à un coût exorbitant. De meilleures approches existent, permettant la décomposition sur place des produits organiques, et l’accumulation dans des plantes ou des champignons de métaux lourds. Il est possible de dépolluer un terrain tout en produisant de la biomasse valorisable, ce qui a pour résultat d’accumuler les polluants dans quelques kg de cendres bien plus faciles à traiter que des tonnes de terre.
La phytoremédiation permet également de capter directement des polluants atmosphériques, notamment à l’aide de rangées de haies plantées le long d’axes routiers.
La permaculture et les techniques de maraîchage sur sol vivant permettent de neutraliser une grande partie des polluants à l’intérieur du sol et réduire leur absorption dans les légumes et les fruits.
Notes :
Dépollution « classique » : remplacer la terre polluée, amener la terre polluée en déchetterie spécialisée, combustion des hydrocarbures.
Métaux lourds inertes : neutralisation, fixation, accumulation par les végétaux (parties aériennes et racines)
Hydrocarbures, composés organiques : principaux polluants atmosphériques des villes, qui se déposent ensuite dans les sols. Méthodes à base de bactéries, enzymes et champignons.
Champignons à pourriture blanche : lignivores. La lignine est un gros polymère organique, ces champignons peuvent donc potentiellement se nourrire de nombreux polluants organiques.
Exemples de dépollution avec les champignons (vidéos en bas de cette page) :
Paul Stamets, dépollution d’un tas de terre pollué aux hydrocarbures
Peter McCoy, entraînement de pleurotes à consommer des mégots de cigarettes
Paillage de broyat de bois pour favoriser la présence des champignons
Sol vivant : plantes, animaux, mycélium (mycorhizes) -> neutralisation, immobilisation des polluants. La permaculture règle indirectement le problème de la pollution.
Certains polluants passent difficilement dans les parties aériennes (Plomb) et sont donc plus problématique dans les légumes racines.
Peu de polluants dans les légumes-fruits ou fruits. Surtout dans la peau (éplucher).
Rôle des important des haies d’arbres pour la filtration de la pollution aérienne, exemple du périphérique parisien.
Exemples de plantes utilisées en phytoremédiation :
Saule : bon dépollueur, favorise les mycorhizes, tout en gardant une faible emprise au sol (haie tressée au potager)
Févier d’Amérique : double usage, accumulateur et nourriture pour oiseaux, notamment volailles. Accumule dans le bois, pas de retour au sol lors de la chute des feuilles.
Bouleau et aulnes, en présence de certaines mychorizes (exemple)
Julien Thomas a conçu un jardin forêt de 200m2, très dense, dans lequel il cultive une grande variété de légumes et de fruits. Dans cette interview, il nous parle des spécificités de son projet – son climat continental (zone 7 microclimat 8a), la pente (jardin terrassé), l’ensoleillement, la pollution des sols … – ainsi que des ses choix de variétés.
Pour cultiver autant de diversité, Julien optimise son jardin avec un étagement des plantes dans l’espace et un étagement des récoltes dans le temps.
Les fruitiers abordés dans cet épisode sont, entre autres, le kiwaï, le camérisier, les myrtilles, les grenadiers, les fraisiers, les framboisiers, les fruits de la passion (passiflore incarnata), les tomates (dont variété Petit Moineau), les gojis, les sureaux, les amélanchiers, les vignes, les goumi, les asiminiers, les grenadiers, les feijoas, les agrumes, les amandiers, les poivriers (de Sichuan, de Timut, de Tasmanie)…
Lionel Boutellier est en cours de reconversion dans une activité de maraîchage. Il débute sa deuxième saison, en réduisant progressivement son activité précédente de moniteur d’escalade. Il se lance dans cette reconversion sans BPREA, en ayant appris les compétences nécessaires par la lecture, les formations ciblées et du woofing. Il pratique le maraîchage sur sol vivant, en appliquant également des principes de permaculture.
Dans cette interview, il partage avec nous son retour d’expérience sur cette première saison, et nous explique ses projets à venir.